BONHEURLes philosophes grecs se fixaient pour tâche d’élaborer une sagesse permettant d’accéder au bonheur. Mais un désaccord profond existait alors entre les partisans de deux conceptions très différentes du bonheur : les approches hédoniste et eudémoniste. Les philosophes hédonistes posent le plaisir comme bien suprême. Pour eux, le but de la vie consiste à éprouver la quantité maximale de plaisir, et le bonheur est la somme des moments hédonistes d’une personne. De grands noms de la philosophie grecque, en particulier Aristote, Platon et Socrate, se sont vigoureusement opposés aux hédonistes, en prônant un idéal « eudémoniste » de l’existence. Le principal représentant de ce courant est Aristote, pour qui « le bonheur est l’activité de l’âme dirigée par la vertu » (1). Le bonheur implique donc « une vertu parfaite et une existence accomplie ». Aristote ne rejette pas pour autant le plaisir, mais considère, contrairement aux hédonistes, que celui-ci n’est pas le bien en soi, mais plutôt une conséquence du bien. Divers philosophes contemporains se réclament de cette vision du bonheur, qui est assez proche du concept actuel de sens de la vie. C’est notamment le cas de Paul Ricœur qui qualifie de visée éthique « la visée de la "vie bonne" avec et pour autrui dans des institutions justes » (2). Par ailleurs, que nous dit la Bible sur le bonheur ? (3) Le mot n’existe pas en hébreu biblique et est rare dans le grec biblique. La Bible préfère parler de « vie » ou de « joie ». Dans le Nouveau Testament, l’adjectif grec makarios est présent à plusieurs reprises en particulier dans les Béatitudes des Evangiles : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés (…) Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu… ». La Bible ne donne donc pas de conseil pour découvrir le bonheur, mais décrit plutôt une situation déjà existante, résultat d’une conduite conforme à la justice. Les recherches psychologiques actuelles, sur la base d’enquêtes réalisées auprès de larges populations, éclairent fortement les débats de la philosophie antique en montrant que le bien-être et le sens de la vie constituent deux facettes à la fois proches et différentes de l’expérience humaine. En effet, Plutôt que d’assimiler bien-être et bonheur comme le font les philosophes hédonistes, en évacuant toute référence au sens de la vie, il semble plus pertinent de considérer que le bonheur résulte de la présence conjointe du bien-être (facette émotionnelle à court terme) et du sens (facette cognitive à long terme) (4). © Jacques Lecomte Une approche particulièrement originale du bonheur est celle adoptée par Mihalyi Csikszentmihalyi, professeur émérite de psychologie à l’université de Claremont en Californie (5). Il a mené un vaste programme de recherches sur le flux (flow) ou expérience optimale, termes qui désignent l’état dans lequel se trouve un individu fortement engagé dans une activité pour elle-même. Pourquoi avoir choisi ce mot ? Tout simplement parce que plusieurs des nombreux sujets qu’il a interviewés lui ont répondu qu’ils se sentaient alors comme portés par un flux. Par exemple, un compositeur, interrogé sur la façon dont il se sentait lorsqu’il écrivait avec aisance de la musique, a répondu : « On est dans un état extatique à un tel point qu’on sent comme si on n’existe presque plus. J’ai éprouvé cela à diverses reprises. Mes mains semblent détachées de moi-même, et je n’ai pas à intervenir dans ce qui est en train de se passer. Je suis simplement assis à observer, dans un état d’émerveillement. Et la musique jaillit d’elle-même, comme un flux. ». Les recherches réalisées sur le flux auprès de milliers de personnes à travers le monde ont montré que l’expérience optimale est décrite de la même façon à l’occasion d’activités très différentes, par les femmes et les hommes, les jeunes et les moins jeunes, les gens de différentes conditions sociales et de différentes cultures. Les sensations éprouvées par un nageur qui traverse la Manche sont à peu près identiques à l’expérience intérieure d’un joueur d’échecs en plein tournoi ou d’un alpiniste qui gravit la montagne ou encore d’un musicien qui compose une œuvre. (1) Aristote (1965), Ethique de Nicomaque, Paris, Garnier-Flammarion, p. 31. (2) Ricœur P. (1990), Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990, p. 202. (3) Briend J. (1996). Le bonheur dans la Bible, in H.-J. Gagey (dir.) Le bonheur, deuxième cycle de théologie biblique et systématique, Paris, Beauchesne, p. 53-90. (4) Lecomte J. (2007), Donner un sens à sa vie, Paris, Odile Jacob. (5) Csikszentmihalyi M. (2004). Vivre, la psychologie du bonheur, Paris, Robert Laffont. Csikszentmihalyi M. (2005). Mieux vivre en maîtrisant votre énergie psychique, Paris, Robert Laffont. Par Jacques Lecomte Crédits photos : Brebca © Fotolia (bébé) ; Nicolas Crocheton © Fotolia (alpiniste) Vous trouverez une description plus détaillée de ce thème dans le chapitre 9 du livre de Jacques Lecomte, Donner un sens à sa vie, Paris, Odile Jacob, 2007. Ce document peut être repris, partiellement ou intégralement, à condition d’en indiquer la source : © Jacques Lecomte - http://www.psychologie-positive.net/ |
Performance QSE
mercredi 20 mars 2013
mardi 12 mars 2013
Trouver le bonheur : enjôler votre cerveau pour qu'il tende vers la gauche
Trouvez le bonheur : enjôlez votre cerveau pour qu’il tende vers la gauche
Par
DANIEL GOLEMAN le 4
février, 2003
Il
Y A DE ÇA BEAUCOUP TROP d'années, pendant que j'étais toujours
étudiant en psychologie, j'ai dirigé une expérience pour évaluer
comment la méditation pourrait agir comme un antidote au stress. Mes
professeurs étaient incrédules, mes mesures étaient faibles et mes
sujets étaient surtout des étudiants de deuxième année de
collège. Pas étonnant, que mes résultats furent peu concluants.
Mais
aujourd'hui je me sens disculpé.
Certes,
au cours des années il y a eu des tas d'études qui ont regardé la
méditation, quelques-unes évoquant ses pouvoirs de soulager les
effets néfastes du stress. Mais le mois dernier seulement, j’ai vu
une étude définitive qui confirma mon hypothèse, jadis douteuse,
en révélant le mécanisme du cerveau qui pourrait démontrer la
capacité unique de la méditation à calmer.
Les
données ont émergé comme un parmi tant d’autres fruits
expérimentaux issus d'une collaboration improbable de recherche: le
Dalaï-lama, le chef religieux et politique Tibétain en exil et
quelques psychologues et neuroscientifiques chevronnés des
États-Unis. Les scientifiques et le Dalaï-lama se sont rencontrés
pendant cinq jours à Dharamsala, en Inde, en mars de l’an 2000,
pour discuter comment les gens pourraient mieux contrôler leurs
émotions destructives.
Un
de mes héros personnels dans ce rapprochement entre la science
moderne et la sagesse ancienne était le Dr Richard Davidson, le
directeur du Laboratory for Affective Neuroscience de l’Université
du Wisconsin. Dans une recherche récente en utilisant l’I.R.M
fonctionnel et l'analyse avancée d'EEG, le Dr Davidson a répertorié
les points précis des humeurs dans le cerveau.
Les
images du I.R.M. révèlent que quand les gens sont bouleversés
émotionnellement— inquiets, furieux, déprimés — les endroits
du cerveau les plus actifs sont des circuits qui convergent sur
l'amygdale (une partie des centres émotionnels du cerveau) et sur le
cortex préfrontal droit, (une région du cerveau essentielle pour
l'hyper vigilance caractéristique des gens sous tension). En
contrepartie, quand les gens sont dans des humeurs positives —
optimistes, exaltés et stimulés — ces endroits sont au repos, et
l'activité accrue se situe dans le cortex préfrontal gauche.
Effectivement,
le Dr Davidson a découvert ce qu'il croit être une façon rapide de
répertorier la gamme d'humeurs typiques chez une personne, en
étudiant l'activité dans les régions préfrontales droite et
gauche. Cette méthode aide à prédire les humeurs quotidiennes avec
une exactitude surprenante. Plus le ratio indique vers la droite,
plus une personne a tendance à être malheureuse ou bouleversée, en
contrepartie, plus l’activité tend vers la gauche, plus la
personne est heureuse et exaltée.
En
prenant des lectures sur des centaines des personnes, le Dr Davidson
a établi une courbe de distribution normale, dont la plupart des
échantillons se situait au milieu et avait un mélange de bonnes et
de mauvaises humeurs. Les personnes situées le plus à droite
étaient relativement peu nombreuses et sont plutôt susceptibles de
souffrir d’un désordre d'anxiété ou de dépression clinique au
cours de leur vie. Pour ces fortunés peu nombreux qui se situaient
le plus à gauche, les humeurs d’inquiétudes seraient rares et le
temps de récupération, rapide.
Ceci
peut expliquer d'autres sortes de données qui suggèrent un endroit
établi biologiquement pour nos diverses émotions. Par exemple, on a
découvert qu’aussi bien pour les gens fortunés qui ont gagné à
la loterie que pour ces âmes malchanceuses qui sont devenues
paraplégiques suite à un accident, que leurs humeurs quotidiennes
étaient redevenues les mêmes qu’avant les événements marquants
seulement un an plus tard, à peu de variation près.
Par
hasard, le Dr Davidson a eu l'opportunité d'évaluer le rapport
gauche-droite d’un moine Tibétain âgé, qui se situait à la plus
extrême gauche des 175 personnes testées jusque là.
Le
Dr. Davidson annonça cette découverte remarquable lors d’une
rencontre entre le Dalaï-lama et les scientifiques en Inde. Mais la
découverte, quoiqu’intrigante, souleva plus de questions que de
réponses.
Était-ce
seulement une excentricité, ou un trait particulier des moines, ces
Bouddhistes Tibétains qui s’apparentent à des prêtres ou des
enseignants spirituels? Ou y avait-il quelque chose de particulier au
sujet de leur entrainement qui pourrait agir sur leur biologie et
leur donner le bonheur perpétuel ? Et si c’était le cas,
s'interrogea le Dalaï-lama, serait-il possible d’isoler cet
élément du contexte religieux afin de le partager pour le bien de
tous ?
Une
réponse hypothétique à cette dernière question est venue d'une
étude que le Dr Davidson a faite en collaboration avec le Dr Jon
Kabat-Zinn, fondateur de la Mindfulness-Based Stress Reduction Clinic
à l’Université du Massachusetts Medical School, Worcester.
Cette
clinique enseigne le contrôle mental aux patients atteints de
maladies chroniques de toutes sortes, pour les aider à mieux prendre
en main leur pathologie. Dans un article accepté pour la publication
dans le journal Psychosomatic Medecine les Drs. Davidson et
Kabat-Zinn signalent les effets de s'entraîner à la «méditation
du contrôle mental», une méthode extraite à l’origine du
Bouddhisme et maintenant largement enseignée aux patients dans des
hôpitaux et des cliniques partout aux États-Unis, ainsi que dans
beaucoup d'autres pays.
Le
Dr Kabat-Zinn a enseigné le contrôle mental à des travailleurs
dans une société de biotechnologie à haut rendement pendant
environ trois heures par semaine pour plus de deux mois. Un groupe
comparatif, formé de volontaires de la compagnie, a reçu la
formation plus tard, bien qu'eux aussi ont été évalués avant et
après l’enseignement du Dr Davidson et de ses collègues.
Les
résultats étaient de bon augure pour les débutants, qui ne
recevront jamais la formation de moines bouddhistes. Avant
l'entraînement au contrôle mental, les travailleurs s’inclinaient
en moyenne vers la droite dans le répertoire des humeurs. En même
temps, ils se plaignaient de sentiments de stress. Néanmoins, après
l'entraînement, pour la moyenne des gens, le répertoire d'humeurs
s'était déplacé à gauche, vers la zone positive. Simultanément,
leurs humeurs s’étaient améliorées; ils signalaient le sentiment
d’être à nouveau engagés dans leur travail, plus stimulés et
moins anxieux.
En
bref, les résultats suggèrent que le répertoire d’humeurs peut
se déplacer, avec le bon entraînement. Dans la méditation par le
contrôle mental, les gens apprennent à prendre conscience de leurs
humeurs et de leurs pensées et à éliminer celles qui pourraient
les orienter vers la détresse. Le Dr Davidson émet l’hypothèse
que l’entraînement arrive à renforcer une matrice de neurones
dans le cortex préfrontal gauche qui empêche les messages
producteurs d’émotions négatives provenant de l'amygdale.
Le
Dr Davidson annonça qu’un autre avantage pour les travailleurs,
était que le contrôle mental a semblé améliorer la résistance de
leurs systèmes immunitaires, mesuré par la quantité d'anticorps
contre la grippe dans leur sang après avoir reçu une injection
antigrippale.
Selon
le Dr Davidson, d'autres études suggèrent que si les gens dans deux
groupes expérimentaux sont exposés au virus de la grippe, ceux-là
qui ont appris la technique du contrôle mental connaîtront des
symptômes moins sévères. Plus le répertoire d’humeurs se
situait à gauche, plus la mesure du système immunitaire était
élevée.
Le
but de l'entraînement au contrôle mental est d’apprendre à
prendre conscience de nos sensations et pensées perpétuelles, à
travers la méditation en position assise que dans des activités
comme le yoga.
Maintenant,
avec la bénédiction du Dalaï-lama, on en est venu à étudier un
petit groupe de moines hautement entraînés. Ils ont tous passé au
moins trois ans en retraite méditative solitaire. Avec autant
d’entraînement, on les place dans la catégorie des maîtres comme
pour d’autres disciplines telles que les plongeurs olympiques et
les violonistes de concert.
Les
conclusions préliminaires d'autres laboratoires suggèrent qu'un tel
entraînement intense de l'esprit peut faire toute une différence
dans le potentiel humain. Certaines des données plus captivantes
viennent du travail d'un autre scientifique, le Dr Paul Ekman,
directeur du Human Interaction Laboratory à l'Université de
Californie, San Francisco, qui étudie l'expression faciale des
émotions. Le Dr Ekman a aussi participé aux cinq jours de dialogue
avec le Dalaï-lama.
Le
Dr Ekman a développé une façon de mesurer comment une personne
peut interpréter les humeurs d’une autre personne à partir
d’images télégraphiées, comportant des variations rapides et
minimes dans les muscles faciaux.
Tel
que décrit par le Dr Ekman dans les "Emotions Revealed”
publié par Times Books, ces micro expressions — les actions
ultrarapides du visage, quelques-unes n’apparaissant pour pas plus
d'un vingtième de seconde — mettent nos sentiments à nu. Nous
n’en sommes pas conscients; ces expressions animent nos visages
spontanément et involontairement et ainsi révèlent, pour ceux qui
peuvent les lire, l’émotion entièrement non censurée du moment.
Heureusement,
peut-être, il y a une attrape : presque personne ne peut interpréter
ces moments. Bien que le livre du Dr Ekman explique comment les gens
peuvent apprendre à découvrir ces expressions en quelques heures
seulement, avec le bon entraînement, ses tests démontrent que la
plupart des gens — incluant les juges, les policiers et les
psychothérapeutes — ne sont pas plus aptes à lire les micros
expressions que quelqu'un qui fait des suppositions au hasard.
Néanmoins,
quand le Dr Ekman a invité deux moines Tibétains dans le
laboratoire, l’un d’eux a réussi à identifier parfaitement
trois des six émotions testées et l'autre quatre. Et un américain,
enseignant de la méditation Bouddhiste a parfaitement identifié
tous les six, ce fait étant considéré tout à fait rare.
Normalement, une supposition au hasard produira une réponse correcte
sur six.
De
telles conclusions, avec les incitations du Dalaï-lama, ont inspiré
le Dr Ekman à concevoir un programme appelé “Cultivating
Emotional Balance,” qui combine des méthodes extraites du
Bouddhisme, comme le contrôle mental, avec l’enseignement
synergétique provenant de la psychologie moderne, comme la lecture
des micros expressions et qui cherche à aider les gens à mieux
gérer leurs émotions et leurs relations.
Un
projet pilote a débuté le mois dernier avec des enseignants
d'écoles primaires dans la région de la Baie de San Francisco, sous
la direction de la Dr Margaret Kemeny, professeure dans le domaine de
la médecine du comportement à l'Université de Californie, San
Francisco. Elle espère confirmer les conclusions du Dr Davidson
concernant l’effet de la pratique du contrôle mental sur le
système immunitaire, tout en ajoutant d'autres mesures des capacités
émotionnelles et sociales, dans un essai contrôlé avec 120
infirmiers et enseignants.
Finalement,
le momentum scientifique de ces poussées initiales a intrigué
d'autres investigateurs. Sous les auspices du Mind and Life
Institute, qui organise la série de rencontres entre le Dalaï-lama
et les scientifiques, il y aura une table-ronde au Massachusetts
Institute of Technology les 13 et 14 septembre. Cette fois le
Dalaï-lama se réunira avec un groupe de chercheurs
pluridisciplinaires pour discuter d’autres possibilités de
recherche. Bien qu'ouvert au public, la moitié des places sera
réservée aux étudiants diplômés et chercheurs théoriques. (Plus
de renseignements sont disponibles au www. InvestigatingTheMind.org.)
En
ce qui me concerne, je prends tout ça à cœur. Pratiquant
occasionnel de la méditation depuis mes études supérieures, je
suis devenu assidu à nouveau. Le mois suivant, ma femme et moi nous
dirigeons dans un endroit chaud pendant deux ou trois semaines pour
participer à une retraite de méditation. Je ne pourrai peut-être
jamais me mesurer à ce moine sublime, mais j'aurai du plaisir à
essayer.
dimanche 24 février 2013
mercredi 24 octobre 2012
mardi 16 octobre 2012
Etre heureux réduit le risque de mortalité
Quelques études ont
constaté une relation positive entre le degré de bonheur et la
longévité. Cependant, les mécanismes permettant d’expliquer ce
lien n’apparaissent pas clairement dans ces enquêtes.
Des chercheurs hollandais
ont lancé en 1991 une recherche intitulée l’Etude des
personnes âgées d’Arnhem (Arnhem Elderly Study) afin
d’éclairer cette question. Cette enquête a réparti 861 personnes
en trois catégories, selon leur niveau de bonheur, évalué d’après
un questionnaire : malheureuses, moyennement heureuses,
heureuses. Sachant que certaines caractéristiques influent sur la
longévité, les chercheurs ont pris soin de faire en sorte que la
composition des trois groupes soit grosso modo identique en ce
qui concerne le sexe, le statut conjugal, le niveau scolaire, le
statut socio-économique et la consommation de tabac.
15 ans plus tard, les
résultats confirment que les personnes heureuses vivent en moyenne
plus longtemps.
Deux variables jouent un
rôle important pour expliquer ce lien : l’exercice physique
et la morbidité (nombre de malades au sein d’une population). Mais
tout n’est pas encore parfaitement clair. Selon les auteurs, les
personnes heureuses auraient tendance à faire plus d’exercice que
les autres, et cette activité physique réduirait leur taux de
mortalité. Par ailleurs, un facteur commun (non précisé par les
auteurs) serait probablement à l’origine à la fois du bonheur, de
l’activité physique et des maladies chroniques.
Source :
Koopmans
T. A.,
Geleijnse
J. M.,
Zitman F. G. and Giltay E. J. (2010). Effects of Happiness on
All-Cause Mortality During 15 Years of Follow-Up: The Arnhem
Elderly Study. Journal
of happiness studies, 11,
113-124.
vendredi 5 octobre 2012
Stress au travail : " Au départ, c'est une véritable source d'adrénaline "
Les patrons aussi sont stressés. En témoigne Jacques, 51 ans. Directeur de 3 centres de formation par l'apprentissage en province depuis une dizaine d'années, il doit y mener de profondes restructurations. Et s'y engage à fond. Trop sans doute. Il avoue avoir craqué plus d'une fois.
Par Nathalie Samson pour LEntreprise.com, publié le 07/06/2011 à 08:30
" J'ai toujours dû mener des restructurations dans les
postes que j'ai occupés. Ma fonction a beaucoup évolué ces
dernières années, on se rapproche beaucoup plus de la gestion d'une
entreprise privée. Je me suis dès lors retrouvé en première ligne
vis-à-vis de la hiérarchie, du personnel, des organismes
gestionnaires...
Au départ, c'est le bon stress qui me motive. Le management d'un centre fait que l'on touche à tout. C'est une véritable source d'adrénaline. Mais ensuite, le mauvais stress prend le dessus : insomnies, palpitations, sentiment de ruminer... J'ai même eu des crises de larmes au bureau. J'ai dû prendre des médicaments et fait de brefs arrêts de travail essentiels pour décompresser...
Refus du changement, pressions diverses, lettres anonymes. Jacques n'a pas été épargné. " J'ai par exemple dû me séparer d'une comptable qui travaillait mal. Dans une petite structure de 20 personnes ça ne pardonne pas. La presse locale m'est tombée dessus.
" Un jour, son corps dit stop. Alors que je me rendais sur mon lieu de travail à pied comme d'habitude, je n'ai pas pu aller au bout. Impossible d'avancer. J'ai dû faire demi-tour et suis allé chez mon médecin. " Jacques n'est cependant pas du genre à baisser les bras. " Je suis quelqu'un de positif, je dirais donc que ces périodes de stress m'ont permis d'évoluer. Pour sortir d'un contexte humainement et psychologiquement difficiles : j'ai à chaque fois changé de poste et suis retombé sur mes pieds.
Aujourd'hui je fais mieux la part des choses. Je suis passionné, je me donne à fonds... Parfois, les auto-défenses ne se mettent pas en place malgré certains signaux. Il faut savoir dire stop : " arrête de penser à ça ". Je gère aujourd'hui beaucoup mieux mon temps de travail. Ma formule : " même si tu arrêtes de travailler maintenant, ne te fais pas de souci : tu as déjà fourni beaucoup. " En recherche de poste actuellement, Jacques est serein.
Au départ, c'est le bon stress qui me motive. Le management d'un centre fait que l'on touche à tout. C'est une véritable source d'adrénaline. Mais ensuite, le mauvais stress prend le dessus : insomnies, palpitations, sentiment de ruminer... J'ai même eu des crises de larmes au bureau. J'ai dû prendre des médicaments et fait de brefs arrêts de travail essentiels pour décompresser...
Refus du changement, pressions diverses, lettres anonymes. Jacques n'a pas été épargné. " J'ai par exemple dû me séparer d'une comptable qui travaillait mal. Dans une petite structure de 20 personnes ça ne pardonne pas. La presse locale m'est tombée dessus.
" Un jour, son corps dit stop. Alors que je me rendais sur mon lieu de travail à pied comme d'habitude, je n'ai pas pu aller au bout. Impossible d'avancer. J'ai dû faire demi-tour et suis allé chez mon médecin. " Jacques n'est cependant pas du genre à baisser les bras. " Je suis quelqu'un de positif, je dirais donc que ces périodes de stress m'ont permis d'évoluer. Pour sortir d'un contexte humainement et psychologiquement difficiles : j'ai à chaque fois changé de poste et suis retombé sur mes pieds.
Aujourd'hui je fais mieux la part des choses. Je suis passionné, je me donne à fonds... Parfois, les auto-défenses ne se mettent pas en place malgré certains signaux. Il faut savoir dire stop : " arrête de penser à ça ". Je gère aujourd'hui beaucoup mieux mon temps de travail. Ma formule : " même si tu arrêtes de travailler maintenant, ne te fais pas de souci : tu as déjà fourni beaucoup. " En recherche de poste actuellement, Jacques est serein.
jeudi 27 septembre 2012
Le reporting RSE bientôt étendu à de nouvelles entreprises
Lors de la conférence environnementale qui s'est tenue les 14 et 15 septembre derniers, le Premier ministre a annoncé la modification du décret sur le reporting RSE. Les entreprises cotées ne seront plus les seules concernées. Un nouveau critère, la taille des entreprises, définira celles qui seront soumises à cette obligation.
Actuel RH, publié le 17/09/2012
Après
la grande conférence sociale, au tour de la conférence
environnementale ! Et le social n'a pas été absent des débats qui
ont eu lieu dans le cadre des cinq tables rondes. Le Premier
ministre a tenu à souligner que l'écologie n'est pas une
"contrainte" mais "un puissant levier de croissance
et de compétitivité [des] entreprises". Parmi les sujets
intéressant les services RH : la modification du champ des
entreprises concernées par l'obligation d'établir un rapport en
matière de responsabilité
sociétale et environnementale (RSE) et l'ouverture de
négociations pour étendre le rôle des institutions
représentatives du personnel aux questions environnementales.
Un critère de taille pour définir les entreprises soumises au reporting RSE
La modification du décret du 24 avril 2012 qui
définit les entreprises concernées par l'obligation d'inscrire
dans leur rapport de gestion
des informations liées à la RSE a été l'un des sujets qui a
agité la table ronde consacrée à la Gouvernance. Faut-il
préserver la distinction entre entreprises cotées et non cotées
alors qu'elle n'est pas prévue par la loi ? Le Premier ministre a
tranché. "L'obligation faite aux entreprises d'établir un
rapport social (..) n'a pas été correctement mise en oeuvre à ce
jour. Le décret d'application sera modifié pour que la distinction
qu'il instaure entre sociétés cotées et non cotées soit
remplacée par un critère plus pertinent, lié à la taille des
entreprises", a annoncé Jean-Marc Ayrault. Le
décret en question a déjà, rappelons-le, introduit certains
critères d'effectifs permettant de soumettre certaines entreprises
non cotées au dispositif. La modification annoncée samedi va plus
loin. Elle vise à supprimer toute référence à la cotation des
entreprises qui a été contesté par certains d'un point de vue
juridique. En effet, deux entreprises de même taille sont à ce
jour soumises à des obligations sensiblement différentes selon
qu'elles sont cotées ou non.
|
Daniel Lebègue, Président de l'Orse et
modérateur de la table ronde Gouvernance, a pour sa part précisé
que l'obligation ne s'appliquerait pas aux PME. Il a également
émis le souhait que soit mis sur pied un plan national de
promotion de la RSE dans les entreprises.
|
Etendre les compétences des IRP aux questions environnementales
L'autre question venue sur la table des discussions
et intéressant directement le social est l'extension des
compétences des CE et des CHSCT aux questions environnementales.
Actée sur le principe, la question a été renvoyée aux
partenaires sociaux. "Les négociations interprofessionnelles
entre partenaires sociaux, à la suite de la conférence sociale,
auront aussi à prendre en compte les questions de santé au travail
et de risques environnementaux, en particulier dans le cadre des
institutions représentatives du personnel", a ainsi annoncé
le Premier ministre. Sans autre précision pour l'heure, on peut
penser que la question sera discutée dans le cadre des négociations
en cours sur les IRP, mais aussi lors des négociations sur la
qualité de vie au travail qui doivent s'ouvrir le 21 septembre.
Calendrier
Comme pour la conférence sociale, on attend
désormais une feuille de route plus détaillée. Le Premier
ministre a assuré qu'elle sera remise en début de semaine
prochaine. ll a d'ores et déjà annoncé que tous les ministères
seront concernés par cette "transition écologique".
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